Le château de Quéribus, qui veut dire en occitant "Rocher des buis", est perché sur un étroit piton rocheux à 728 mètres d'altitude. On a une vue sur le massif des Corbières, la Fenouillèdes et la plaine du Roussillon.
Il est mentionné pour la première fois en 1020, sur le testamentde Bernard Taillefer, comte de Bésalù. En 1111 il est sous la domination du comte de Barcelonne. Quand celui-ci devient roi d'Aragon, en 1162, Quéribus garde la fontière nord de l'Aragon.
Lors de la croisade contre les albigeois (1208-1244), il abrite des religieux cathares. Le château est tenu par le chevalier Chabert de Barbaira, hérétique notoire et farouche opposant aux croisés. Benoît de Termes, diacre puis évêque cathare du Razès y réside en 1230 jusqu'à sa mort en 1241. C'est l'un des derniers châteaux cathares avec le Château de Puilaurens à accueillir des responsables de l'église cathare après la chute de Montségur. La vicomté de Fenouillèdes est d’ailleurs encore sous la protection du seigneur de Roussillon, Nuno Sanç, qui agit comme intermédiaire face au roi de France, c'est pourquoi, alors que la guerre fait rage dans le comté de Toulouse, le château est laissé à l'écart des conquêtes croisées. À la mort de Nuno en 1241 son cousin le roi Jacques Ier d'Aragon hérite du Roussillon et abandonne sa politique de protection du Fenouillèdes, dont la possession est tacitement reconnue au roi de France. Le roi Louis IX ordonne au sénéchal de Carcassonne, Pierre d'Auteuil, de s'emparer du château. La conduite des opérations est confiée à Olivier de Termes, qui connaît les lieux et leur défenseur, pour avoir combattu avec lui face aux croisés. Après un court siège de trois semaines, Chabert de Barbaira se rend à Olivier et échange sa liberté contre la reddition du château, en mai 1255. Le château de Quéribus tombe durant la troisième semaine de mai 1255.
Le château est annexé à la couronne de France, sous le règne de Louis IX. Le traité de Corbeil (1258) fixe la frontière entre la France et l'Aragon, au sud des Corbières, à portée de vue de Quéribus. Il devient, par le fait, une pièce maîtresse du dispositif défensif français, dont le centre de commandement est Carcassonne. Il est l'un des "cinq fils de Carcassonne", les autres sont: Aguilar, Peyrepertuse, Puilaurens, Termes. Il est entièrement reconstruit par les rois de France, a la fin du XIIIe et XIVe siècle. Mais en 1659, avec le "Traité des Pyrénées", il perd son intérêt stratégique.
Depuis toujours gardien du col du Grau, frontière entreles départements de l'Aude et les Pyrénées orientales, il est perché sur un étroit piton rocheux à 728 mètres. Véritable nid d'aigle, il surveille les Corbières, la plaine du Roussillon et le Fenouillièdes. Il se compose de trois enceintes étagées qui prolonge la falaise. On y accède par une route à 17%. Sur un premier plateau (parking et billeterie), se trouvait, sans doute, les écuries, étables, et divers commerces, puis par un sentier escarpé on accède à une première porte, surmontée de mâchicoulis, des archères et des meurtrières canonières pour l'arme à feu, un chemin de ronde surmonte la porte et les murailles. Passé cette porte, c'est un étroit chemin qui longe la falaise avec une caserne et une première citerne. On monte un escalier étroit et on arrive à une seconde porte. Derrière cette dernière se trouve à droite un corps de logis à trois niveaux. A gauche de la porte c'est une grande salle donnant sur une échaugette. On peu y apercevoir les restes d'un four à pain. Au bout de cette salle , il y a une petite salle voutée avec l'entrée d'une seconde citerne. En sortant de cette grande salle, on passe une porte et on arrive dans une cours donnant accès à une tour. On penètre dans le logis du chatelain qui devait être sur deux niveaux avec un pilier gothique du XIVesiècle soutenant quatre croisées d'ogives. Par un étroit escalier en colimaçon, on arrive au sommet de la tour, avec une vue à 360° sur les Corbières, la plaine du Roussillion et la Fenouillèdes. A l'intérieur de la tour il y a une pièce voutée qui donne accès à un passage couvert débouchant sur une casemate.
Pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, des capitaines-gouverneurs sont nommés par le roi pour remplacer les châtelains. Ils ont la responsabilité du château, mais sans y résider. Les lieux se dégradent peu à peu et sont le refuge de nombreux brigands. Abandonnée à la Révolution française, la forteresse continue à se délabrer jusqu'à son classement Monument historique en 1907. La région qui l'entoure avec notamment le Grau de Maury et le village de Cucugnan, constitue un site protégé depuis 1943.
C'est l'histoire de cinq siècle de défense qui nous est conté à travers les différentes réalisations en fonction de l'évolution des armes. Les meurtrières sont agrandies pour pouvoir tirer avec des armes à feu.
- Adresse: Unnamed Road, 11350 Cucugnan, France