Le plateau calcaire de Prayssas a été habité dès les temps les plus reculés. Des vestiges d’un four gallo-romain subsistent dans une maison du village.
Au cours des premiers siècles, les habitants se sont sédentarisés, culture et élevage oblige, et ils sont toujours sous la menace des pillages et massacres des routards ou autres hors la loi. « Les siècles de fer », a-t-on donné comme nom à ces époques.
Devant cette situation incertaine, qui faisait tort au commerce et à la prospérité, le concile de Charroux en 989 a déclaré « La paix de dieu » qu’il traduit par un cercle de protection de 30 ou 50 pas autour de l’édifice religieux : « le cercle de paix ».
Aussi, autour d’une église primitive, s’est construit un premier cercle que l’on parcourt en suivant les rues St Jérôme, rue Voltaire, rue Philippe Pradelle, rue Fréderic Roumanès et rue Jean-Jacques Rousseau ; premier cercle sous la protection des ecclésiastiques, selon une organisation que l’on nomme « sauveté ».
Mais cette protection symbolique s’est très vite révélée insuffisante et les habitants, ont demandé aide aux seigneurs du lieu, les seigneurs de Prayssas. Et ceux-ci ont édifié le deuxième cercle de protection qui comprend les logis seigneuriaux, des remparts et quatre portes, démolies au XIXe siècle, circulation oblige.
Au fil des siècles, Prayssas est resté contenu dans ses remparts et on peut penser que chaque reconstruction ou rénovation s’est faite sur les fondations existantes, et il subsiste encore aujourd’hui une structure urbanistique presque millénaire.
La grande coutume, ouvrage déposé aux archives départementales à Agen, de 1266, atteste, entre autres, de l’existence des remparts et des portes, et de l’organisation de la protection de la ville. Ainsi, elle mentionne dans ses articles 6 et 21 :
« 6 – De la garde du lieu : Le coutumier de Prayssas veut que les seigneurs gardent les tours et les habitants les portes.
21 – Du portier : Le portier doit ouvrir et fermer les portes de nuit et de jour et ce loyalement et fidèlement. Il doit les faire réparer avec les bois que les seigneurs doivent lui donner. La commune doit lui faire porter ce bois et le charrier et les seigneurs devront lui donner le fer dont il aura besoin. »
Ainsi, sous la houlette des seigneurs de Prayssas, se sont élaboré des règles d’une grande modernité, règles de bon sens, empreintes de sagesse, avec des pouvoirs équilibrés, tant qu’on a pu parler de « la petite république de Prayssas ».
- Adresse: l Place de l'Hôtel de Ville, Prayssas, Nouvelle-Aquitaine, France
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