Japon : Kyushu, la Magnifique

Prise en compte des motos. Dans un pays, où la conduite se fait sur la chaussée gauche, quelques consignes seront les bienvenues et déjà nous apprécions nos premiers tours de roue à la mode nipponne. Notre arrivée à Beppu se fait sensiblement remarquer par les odeurs de souffre et les nombreuses cheminées de vapeur qui s'élèvent vers le ciel. Impossible de passer à côté du Jigoku meguri, nom donné aux huit sources de l'enfer en raison de l'aspect spectaculaire et coloré des eaux, à près de 85° C.

Les paysages volcaniques ne cessent de nous accompagner tout au long du séjour. L'un d'entre eux, et sans doute le plus connu, est niché au coeur de la plus grande caldeira au monde. Avec ses 130 km de circonférence, elle abrite le Mont Aso, un volcan toujours actif et, qu'il est possible d'approcher pour voir ses eaux turquoises sulfureuses. Spectacle assuré.

Nous quittons les hauteurs volcaniques pour retrouver à proximité de Takachiho les spectaculaires vestiges laissés par les coulées de lave. Erodées au fil du temps par la « Gokase river », les coulées pyroclastiques se sont transformées en profondes gorges étroites où pousse une végétation luxuriante. Nous nous offrirons le luxe d'une soirée étape dans la riviera japonaise de Miazaka qui arbore ses palmiers avec respect.

S'il n'y avait qu'un seul et unique temple à visiter sur l'île de Kyushu, ce serait bien le Udo-jingu. Flanqué à même la falaise, cet étonnant et remarquable sanctuaire troglodyte apporterait bonne fortune aux jeunes mariés. Après cette escapade sur le littoral pacifique, nous remontons en selle pour retrouver en fin de journée les sommets volcaniques du parc national de Kirishima et qui abrite le cratère Ohnami. Beauté et vues assurées.

Une fois encore, nous alternerons entre sommets et bord de mer et nous prendrons la route pour l'une des villes les plus méridionales de Kyushu, Kagoshima. Pour son ensoleillement et sa proximité avec le volcan Sakurajima qui laisse échapper des fumées à longueur d'année, elle est surnommée la « Naples de l'Orient ». Cette ancienne cité féodale est surtout empreinte du dernier samouraï Takamori Saigo de l'histoire du Japon et du quartier dans lequel il a vécu il y a encore 150 ans.

Découvertes à convenance ou farniente, la journée est libre. Pour ceux qui le souhaitent, une petite boucle à moto nous conduira sur les traces de l'histoire avec des jardins zen qui arborent des anciennes résidences de samouraïs et un musée dédié à la mémoire des « kamikazés ». Le sud de Kyushu est également connu pour être la 2ème région productrice de thé du Japon et nous ne manquerons pas d'emprunter les routes qui traversent les champs de culture de thé. Retour sur Kagoshima en fin d'après-midi.

Pour entamer notre retour vers le nord, nous traverserons la région de Satsuma, d'où sont issues, depuis plus de 400 ans, les céramiques traditionnelles Satsuma souvent de couleurs coquille d'oeuf et motifs sombres. L'étape du déjeuner marquera la frontière entre l'île principale que nous quitterons et toute une multitude d'îles et presqu'îles que nous traverserons au cours des 3 prochaines journées. Symboliquement l'arrivée sur l'île de Shimoshima représente aussi la région du christianisme au Japon.

Avec ses villages endormis, ses petits ports de pêche et ses nombreux îlots en forme de champignons qui parsèment l'horizon, l'ouest de Kyushu est incontestablement la plus belle zone péninsulaire du pays. Bien paisible, cette région fut pourtant le théâtre de dramatiques évènements dont certains sont relatés au mémorial du désastre du Mont Unzen. Nous profiterons de notre présence à Shimabara pour découvrir son château féodal construit en 1624 et qui, parmi ses expositions, relate la répression chrétienne à l'ère EDO. Nous passons notre soirée dans un ryokan, au coeur au coeur du Mont Unzen.

En début de matinée, nous nous attarderons à découvrir de remarquables endroits qui abritent des sources d'eau chaudes bouillonnantes, sulfureuses et qui laissent échapper d'immenses fumeroles. Nous quittons « l'enfer du Mont Unzen » pour celui de Nagasaki. A l'instar d'Hiroshima, cette ville représente un formidable espoir et combat pour la paix dans le monde. Occidentale, captivante, émouvante, magique, éblouissante, autant de qualificatifs qui incitent le voyageur à vouloir prolonger son escale dans cette charmante petite ville.

Depuis notre arrivée à Nagasaki, la veille en début d'après-midi, nous aurons profités de ses intérêts majeurs comme le Glover Garden ou encore Dejima, l'ancienne île aménagée avec des maisons hollandaises dans un style japonais. Nous poursuivons notre route à destination de Sasebo pour l'un des plus beaux festivals naturel d'îles que l'on peut observer au Japon : Kujuku Islands.

Pour cette dernière journée à moto nous poursuivons vers le nord sur les routes côtières avant de marquer une pause sur le remarquable site archéologique de Yoshinogari. Par le biais d'expositions permanentes ou temporaires, de maisons reconstituées, il retrace la longue période de l'histoire japonaise durant l'ère Yagoi allant de 400 à 250 av. J.-C. La journée s'achève avec, notre retour au coeur de l'agitation urbaine de Fukuoka et la restitution des motos.

Journée libre. Peu connue du grand public, Fukuoka s'est pourtant forgée, au fil des siècles, une forte identité grâce à ses échanges commerciaux avec ses pays voisins. Cette ville conjugue agréablement le charme de son histoire et l'architecture moderne. Très animée, elle ne manquera pas de vous surprendre par sa culture et ses quartiers où la mode est reine. Pour notre dernier dîner, nous embarquons à bord d'un yakatabune pour une promenade de 2 heures, dans la baie de Fukuoka et, tout au long de la rivière Ushibiki.